Chaque technique d’homéopathie présente des avantages et des inconvénients.
Parmi les inconvénients majeurs :
- les homéopathes pluralistes ont fortement tendance à minimiser l’importance des symptômes psychiques, à privilégier les symptômes organiques et à réduire d’une manière drastique le nombre des symptômes de leurs matières médicales, désirant ne garder que les symptômes qui paraissent à leurs yeux les plus pertinents; certes il faut opérer une sélection parmi tous les symptômes que l’on retrouve dans les nombreuses matières médicales et les nombreux répertoires homéopathiques; mais attention à la manière dont on les sélectionne.
- les homéopathes unicistes sont, quant à eux, enclins à rechercher les symptômes les plus spécifiques : Exemple
– on trouve dans le répertoire de Kent n symptôme très particulier : « douleur mordante survenant le soir , s’accompagnant de démangeaisons, et s’aggravant en mettant le doigt dans l’oreille«
– selon ce répertoire de Kent, un seul remède mentionné, à savoir Phellandrium aquaticum
Peu d’homéopathes dans leur vie auront l’occasion de rencontrer un patient ayant un tel symptôme
Beaucoup d’homéopathes ont tendance à sélectionner des symptômes qui ne peuvent être traités que par un nombre restreint de remèdes, et laissent souvent de côté des rubriques liées à un nombre important de remèdes.
Cela conduit à prescrire trop souvent les mêmes médicaments homéopathiques.
Les symptômes « spécifiques » attachés à un nombre très réduits de remèdes pèchent par omission: Exemple
- dans le répertoire de KENT, le symptôme « Prurit amélioré par le froid » correspond seulement à 2 remèdes « Fagopyrum et Kalium bichromicum«
- or la plupart des homéopathes savent qu’un bon nombre d’autres remèdes homéopathiques sont capables de calmer des démangeaisons améliorées par le froid.
Dans de tels cas (qui sont nombreux), l’homéopathe risque de passer « à côté » du bon remède, seulement parce qu’il n’est pas indiqué dans la rubrique.
Scholten contourne ce problème en généralisant (pour un symptôme donné) l’indication d’un remède à toute la série du remède : Exemple
- dans le répertoire de Kent, on trouve le symptôme suivant : Ulcères au niveau de la peau
- 125 remèdes homéopathiques sont indiqués comme potentiellement capables de traiter ce symptôme
- en regardant de plus prêt, on s’aperçoit que dans cette liste, il y a 6 remèdes comportant un radical « Kalium » : Kalium arsenicosum, Kalium bichromicum, Kalium carbonicum, Kalium muriaticum, Kalium phosphoricum, Kalium sulfuricum
- Jan Scholten dans un tel cas, pense que c’est l’élément Kalium qui est capable de guérir des ulcères de peau, et rajoute donc dans la liste de ce symptôme les autres remèdes contenant le radical Kalium : Kalium aceticum, Kalium bromatum, Kalium causticum, Kalium chromicum …
Ce faisant, une telle généralisation peut comporter un risque, celui de faire croire qu’un remède est capable de traiter un symptôme alors que ce n’est pas le cas.
La sélection de plusieurs symptômes lors de la consultation minimise ce risque, et permet par contre de faire apparaître l’indication d’un remède qui, sinon, aurait été mis de côté.
Aucune technique homéopathique n’est la meilleure, et c’est en couplant, par exemple, la répertorisation selon Scholten et celle selon Kent, qu’on peut penser valablement s’approcher un peu plus du remède idéal pour un patient donné.